Actualités et témoignages

Les belles histoires des Points Passerelle

Jennifer, 35 ans, divorcée, 3 enfants à charge

J’ai eu un accident de voiture en septembre 2014, depuis je suis paralysée des membres inférieurs. Seule, avec mes 3 enfants, j’utilisais les transports en commun pour faire mes courses, me rendre aux rendez-vous médicaux et scolaires…. Pour gagner en autonomie, je souhaitais acquérir une voiture automatique adaptée à mon handicap. Sur les conseils d’une Assistante sociale, j’ai rencontré l’ESP qui m’a écouté et soutenu dans mon projet. Mon accompagnant, Thierry, m’aide dans mes démarches administratives et me soutient dans la gestion de mon budget. Pour la première fois depuis mon accident, j’ai pu, cette année, emmener mes enfants en vacances.

Thierry, accompagnant bénévole, au Puy en Velay

J’ai fait la connaissance de Jennifer en mars 2022. Malgré son handicap et la difficulté pour se déplacer, j’ai tout de suite été marqué par sa volonté d’aller de l’avant et d’être autonome. Je suis à ses côtés pour la soutenir et l’accompagner dans ses démarches administratives et l’aider dans la gestion de son compte. D’ailleurs le microcrédit est remboursé sans incident et Jennifer a même ouvert un livret pour faire face aux dépenses imprévues. Elle s’investit entièrement pour aider ses enfants à progresser dans la vie, et elle prend part à la vie de son quartier. L’autonomie de déplacement qu’elle a gagnée grâce à l’acquisition de son véhicule lui permet de faire des projets pour elle, mais aussi avec ses enfants. Je suis confiant sur l’avenir de cette famille.

Catherine, Conseillère solidaire, au Puy en Velay

Depuis la séparation avec son mari, Jennifer se déplaçait avec les transports en commun mais certaines destinations ne sont pas toujours faciles d’accès. Quand je l’ai rencontré, elle était à la recherche d’une solution de financement pour acquérir un véhicule automatique, sa banque ne souhaitant pas l’accompagner du fait que ses ressources ne provenaient que de revenus sociaux. Grâce au microcrédit, elle a pu obtenir un prêt de 5000 € pour l’achat du véhicule, et la MDPH a pris en charge l’aménagement. Jennifer est accompagnée par un bénévole qui l’aide dans la reprise en main de son budget, et dans la constitution d’une épargne régulière.



C’est quoi le métier de conseiller solidaire ?

Cathy et Laurent reviennent sur leur expérience.

“Lorsqu’on nous a demandé de participer à cette interview pour expliquer en quelques mots ce qu’est notre métier de « conseiller solidaire » au quotidien, nous étions plutôt stressés car c’est un exercice que nous avons pas l’habitude de faire. Mais nous avons bien été accompagnés, l’équipe du tournage a su nous mettre dans de bonnes conditions, ce qui a permis cet échange.

Nous étions les porte-parole de notre équipe et nous avions pour mission de faire ressortir quelques idées : « Notre association est devenue un acteur incontournable de l’économie sociale et solidaire du territoire », « La fierté d’avoir obtenu la labellisation PCB (Point Conseil Budget) », « La mise en place des Ateliers d’Educations Budgétaires », « Les moments de fiertés dans l’exercice de notre métier et les moments de doutes face à des situations de vie difficiles ».

Finalement, un moment agréable qui nous a permis de partager nos motivations à exercer notre métier et très fiers de cette vidéo, qui résume bien notre activité ;-)”. Découvrir la vidéo 



Convention de partenariat avec Envie Loire

L’ESP vient de signer en janvier un partenariat avec l’Entreprise d’Insertion ENVIE LOIRE.

Ce partenariat permettra aux requérants, bénévoles, salariés et membres de l’Association de bénéficier de 15% de remise sur les appareils d’électroménager et le multimédia vendus dans les magasins de Roanne et de Saint-Etienne. 

ENVIE Loire est une entreprise de l’Économie Sociale et Solidaire qui accompagne des personnes éloignées de l’emploi vers le monde du travail et de la formation, à travers les métiers de la rénovation, du dépannage et de la vente d’électroménager et multimédia.

C’est une structure que nous connaissons bien puisque les bénévoles de l’ESP interviennent pour animer des Ateliers d’Education Budgétaire.



Les belles histoires des Points Passerelle

Didier, 51 ans, en CDD, séparé, 1 enfant

“Il y a 2 ans je suis tombé au plus bas. Lorsque ma conseillère du Crédit Agricole m’a parlé de l’Association Espace Solidarité Passerelle, j’étais sur le point d’être expulsé de mon appartement. Je ne me rendais pas compte de la chance que j’avais avant !!!… Je vivais avec ma compagne, mon fils. Nous étions propriétaires de notre maison. J’étais en CDI depuis 11 ans dans une entreprise.

Et puis voilà, le 6 juin 2019 mon entreprise a licencié 25 salariés. Moralement ça a été très difficile. J’ai fait une grosse dépression. Un an après je me suis séparé de ma compagne. Nous avons vendu la maison. L’épargne que j’avais est peu à peu partie en fumée… J’avais un budget tabac de 500 euros/mois. Aujourd’hui je vois le bout du tunnel. Je travaille, j’ai la garde alternée de mon fils, je ne fume plus du tout et même si financièrement ce n’est pas toujours facile je suis toujours bien accompagné par ma conseillère du Crédit Agricole et l’Association. Mon fils est fier de son papa et ça, c’est le plus important !

Magali, conseillère solidaire au Puy en Velay

“Didier a cumulé plusieurs accidents de vie, la perte d’emploi, la dépression puis la séparation. Lorsque je l’ai rencontré il avait arrêté de fumer depuis 1 mois. Il avait des dettes de loyer, un prêt avec des échéances en retard, et des factures impayées. J’avais deux solutions, soit lui faire déposer un dossier Banque de France pour stopper les créanciers le temps de retrouver un emploi, soit reprendre les dettes en limitant les retraits en fonction de ses revenus, avec le risque que Didier se remette à fumer et que cela impact le budget établi. Ce monsieur mettait un point d’honneur à honorer ses dettes, et ne souhaitait pas faire un dossier de surendettement. J’ai senti en lui une réelle envie de s’en sortir, je lui ai fait confiance, et j’ai décidé de l’accompagner.

Nous avons proposé un prêt 17 000 € sur 96 mois pour reprendre la totalité de ses dettes, une aide solidaire de 400 € pour payer une facture urgente et nous avons demandé la mise en place de l’offre « clientèle fragile » avec une carte de retrait plafonnée au montant de son reste à vivre.

Didier avait besoin d’un accompagnement important. Cet accompagnement aurait dû être pris en charge par un bénévole de l’association, mais cela n’a pas pu se faire du fait du confinement. J’ai donc assuré ce suivi, je l’ai aidé à rembourser les différents organismes, avec sa conseillère nous avons réajusté ses assurances et adapté les plafonds de retrait de sa carte en fonction de ses changements de contrats professionnels.

Avec Didier, nous faisons un point régulièrement sur sa situation. Il devrait signer un CDI en début d’année. Il a repris confiance en lui.”



Point Conseil Budget

En juillet nous avons répondu à l’appel à manifestation d’intérêt national relatif au label Point Conseil Budget 2021 émis par le ministère des solidarités et de la santé.

En octobre c’est avec plaisir, que notre structure a obtenu le label sur nos 2 départements :

Haute-Loire : sur les communes suivantes : Le Puy en Velay, Aurec sur Loire, Monistrol sur Loire, Dunières, Yssingeaux, Le Chambon sur Lignon, Landos, Saugues, Loudes, Langeac, Brioude, Sainte Florine, La Chaise Dieu et Allègre

Loire : sur les secteurs de Saint-Etienne et les communes à proximité, et Roanne et les communes à proximité

Au quotidien cela ne changera pas nos missions, car elles s’inscrivaient déjà dans le cahier des charges des PCB, mais cette labélisation nous offre des possibilités nouvelles sur la structure ou en partage avec nos partenaires.

Nous continuerons avec nos bénévoles d’accompagner les personnes en difficulté budgétaire et nous contribuerons à la prévention du surendettement en poursuivant l’animation de nos ateliers d’éducation budgétaire auprès des publics fragiles.

Nous sommes très fiers d’avoir obtenu ce label qui valorise le travail que nous avons déjà engagé depuis de nombreuses années sur le territoire de la Loire et de la Haute-Loire. Cela ne fera que renforcer nos liens déjà existants avec l’ensemble de nos partenaires et nous permettra de poursuivre le développement de notre réseau afin d’être encore plus efficace dans l’accompagnement des requérants



Reprise des ateliers d’éducation budgétaire

Le 16 septembre dernier, l’atelier d’éducation budgétaire réalisé au chantier d’insertion “Bio Cultura” à Roanne, a lancé le top départ de la reprise de cette activité que nous avions mise en sommeil depuis 18 mois !

Un réel plaisir de pouvoir à nouveau animer des ateliers collectifs. Au-delà d’aborder des notions de gestions budgétaires par le jeu, ces ateliers permettent aussi d’échanger avec les bénéficiaires sur les droits sociaux, les fraudes, les bons plans locaux… et de prévenir le surendettement.

D’ici la fin de l’année une cinquantaine d’ateliers sont prévus dans diverses structures : Entreprises et chantiers d’insertion, Ecole de la deuxième chance Loire et Haute-Loire, CCAS du Puy, Epiceries sociales et solidaires, Lycées, CiDFF 43… et quelques uns restent à planifier.

En trois mois nous allons réaliser autant d’ateliers qu’en une année, pour rattraper le retard dû à la crise sanitaire. Si nous pouvons répondre favorablement à cette forte demande, c’est en grande partie grâce à nos bénévoles de l’Association qui animent la plupart de ces ateliers. Un grand MERCI pour leur implication !



Les belles histoires des Points Passerelle

Eric 48 ans, veuf, en CDI

“Suite au décès soudain de mon épouse il y a 3 ans j’ai été dépassé par les événements : mes 3 enfants à gérer, la maison, le travail, les heures supplémentaires pour m’en sortir… j’ai délaissé la partie administrative et les comptes du ménage et quand j’ai refait surface, les dettes commençaient à s’accumuler (EDF, prêts en retard, prêt de ma grand-mère pour lequel j’étais caution …). Grâce à ma conseillère du Crédit Agricole de Retournac j’ai pu entrer en contact avec l’ESP.  Au moment où j’ai rencontré la conseillère solidaire je survivais, je voulais garder ma maison et faire vivre mes enfants.

Magali, conseillère solidaire au Puy en Velay

“Lorsque j’ai rencontré Eric, il était physiquement très fatigué, mais il était aussi à bout moralement. Nous avons dans un premier temps fait une analyse de la situation financière. Il y avait de nombreuses dettes et plusieurs prêts conso externes. Nous lui avons donc accordé une aide solidaire de 800 €, car la priorité était de trouver une solution pour payer la facture d’énergie afin d’éviter la coupure. Et nous avons consolidé l’ensemble des dettes et des crédits conso pour un montant de 28 000 €. Cela a eu pour conséquence de faire passer son reste à vivre de 500 € à 1 300 € pour 4 personnes. A la lecture des relevés de compte, je me suis également rendue compte qu’il y avait des anomalies, une assurance toujours en cours au nom de son épouse et un prêt Créatis non pris en charge par l’assurance décès de sa femme. J’ai donc demandé à l’accompagnant bénévole d’aider notre requérant dans les démarches administratives pour régler ces anomalies. Depuis notre première rencontre, Eric reprend des forces et confiance en l’avenir.”

Jean-Marie, accompagnant bénévole au Puy en Velay

“Avec Eric nous avons accompli beaucoup de démarches administratives pour faire prendre en charge un gros crédit à la consommation qui n’avait pas été remboursé malgré l’assurance payée par son épouse. Démarches physiques auprès de l’assurance, de son employeur, de la CPAM, du Samu … long et fastidieux mais cela “a payé” puisque tout a été pris en charge. Cette somme récupérée va permettre de remplacer la vieille chaudière et d’annuler au moins la moitié du prêt de consolidation. Les rencontres mensuelles sont riches et permettent de régler différents problèmes auquel il est confronté. Il envisage maintenant un avenir plus serein pour lui-même et ses 3 enfantsUne belle rencontre et une forte reconnaissance d’Eric pour notre structure.”



“Le Costume Solidaire”

La Caisse locale des salariés du Crédit Agricole nous a associé à l’opération qu’ils ont mis en œuvre « Le Costume Solidaire ».

L’action consistait à récupérer des vêtements auprès des salariés de la Caisse Régionale, afin d’en faire profiter des Associations qui œuvrent dans le domaine de la réinsertion professionnelle.

  • Chrysalide à Saint-Etienne
  • Le Tri d’Emma à Roanne
  • AVI43 au Puy en Velay

Les vêtements ainsi récupérés seront proposés à des étudiants ayant prévu de passer des oraux ou à des personnes en recherche d’emploi notamment pour se présenter aux entretiens d’embauche.

Cette opération était donc destinée à récupérer des vêtements “pro”, mais aussi des vêtements du quotidien.

Les 3 points d’accueil de notre Association ont été les centres de récupération et les ressourceries ont été ravies de la collecte.

Une belle opération sans doute à renouveler l’année prochaine !



Les Belles histoires des Points Passerelle

Jonathan, 32 ans, célibataire sans enfant

“Lorsque mon conseiller m’a parlé de l’association Espace Solidarité Passerelle j’étais au bord du gouffre… J’étais en arrêt de travail, après un séjour en service psychiatrique suite à une tentative de suicide, liés à du harcèlement moral de la part de mon employeur. J’aurais dû déposer plainte contre lui, mais j’avais peur et j’étais seul, loin de ma famille. Côté financier, la situation était compliquée car les indemnités de la CPAM ne correspondaient pas à mon salaire car les heures supplémentaires n’étaient pas prises en compte. J’essayais de payer mes charges courantes et mon prêt, mais pour me nourrir c’était très difficile. “

Valérie, conseillère solidaire à Roanne (septembre- décembre)

“Le premier contact avec Jonathan s’est fait par téléphone car il habitait dans les Bouches du Rhône, il était arrivé à un point de saturation qui l’empêchait de faire un bilan de sa situation personnelle et financière et de prendre des décisions. Ma première action a été d’analyser le côté financier, et j’ai constaté que malgré la forte baisse des revenus, Jonathan gérait son budget, aucun retard sur les prêts, pas de dettes de charges courantes et pas de frais bancaires, mais un reste à vivre insuffisant pour vivre décemment. Ma seconde action a été de faire un point sur sa situation professionnelle en lien avec la médecine du travail pour connaître le champ des possibles dans cette situation. La démission lui a été conseillée car bien qu’elle n’ouvre pas à indemnisation c’était la solution la plus rapide pour se libérer de son employeur toxique. Une fois cette situation réglée Jonathan a pu rentrer dans sa famille à Montbrison et habiter chez sa mère le temps de se refaire une santé et de retrouver un travail. Nous avions convenu d’échanger régulièrement et de faire un point financier à sa reprise d’activité. “

Valérie, conseillère solidaire à Roanne (janvier)

“Finalement mi-décembre, Jonathan m’a annoncé la bonne nouvelle, il avait trouvé un CDD chez un boucher. Etant un ouvrier qualifié et sérieux le CDD s’est transformé en CDI en début d’année. J’ai donc rencontré Jonathan physiquement début janvier. Au vue de sa nouvelle situation, j’ai pu présenter son dossier pour consolider sa situation avec un prêt de 12000 € qui lui a permis de rembourser sa créance à Cofidis, de financer son permis de conduire et d’acheter une voiture.

Jonathan me donne régulièrement de ses nouvelles, il a décidé de louer un petit appartement début février. Il est aujourd’hui heureux. Sa situation financière est saine, il épargne régulièrement. Sa situation professionnelle est stable et les perspectives de prise de responsabilités sur un poste de chef d’équipe sont mêmes en cours.”



Parcours de vie…

2004, j’ai 38 ans, je viens de me marier, et suis papa d’une fille de 8 ans d’une première relation. Je suis musicien intervenant à l’école dans la région stéphanoise et décide de tout quitter pour suivre mon épouse à Marseille, à qui on propose un poste intéressant.

De mon côté, je ne retrouve pas de poste équivalent et contracte des crédits, sans en informer mon épouse, pour faire face aux échéances de mon véhicule et aux charges de la maison que l’on vient d’acquérir (2006).

Je vais bien retrouver quelque chose dans mon domaine…petits projets ici et là, mais insuffisants au regard de notre budget.

Nous avons ensemble deux filles en 2005 puis 2007.  Les crédits et les charges alourdissent notre budget à tel point que l’on ne peut plus faire face. Je dois expliquer à mon épouse ma situation financière réelle et décide, trop tardivement, de prendre n’importe quel travail (tirer des sacs de la poste de nuit, manœuvre sur un chantier, où mes études supérieures en musicologie sont inutiles).

Mon épouse se sent trahie. Nous sommes contraints de vendre la maison et mon épouse demande le divorce.

J’appellerais cela une descente aux enfers.

 

Fin 2008, revenu dans la région Rhône Alpes sans travail et lourdement endetté, mes parents m’hébergent pendant plusieurs mois, étant moi-même dans l’incapacité financière de prendre un logement.

Dès lors que j’ai retrouvé un travail stable dans mon domaine, mes parents m’ont acheté un petit appartement avec leurs moyens (très vétuste et à rénover entièrement). Mes compétences en bricolage et les chantiers pendant plusieurs mois sur Marseille vont alors prendre tout leur sens.  

Je veux coûte que coûte recevoir décemment mes filles (1, 2 et 11 ans pour l’aînée), ce que je n’ai pas pu faire depuis des mois. Il me faudra deux ans pour rénover de fond en combles cet appartement et le transformer en nid douillet et coquet.

 

2009, un ami me parle de l’Espace Solidarité Passerelle. Je rencontre alors Denis accompagnant ESP : échanges bienveillants, mise en place d’un rééchelonnement de mes dettes, calcul du budget, d’un reste à vivre décent, objectifs.  Le temps passe, avec de nouveaux objectifs, des échanges détendus et conviviaux, des confidences parfois, des démarches aussi, ici, des courriers pour lever l’interdiction bancaire, ou là, pour faire valoir mes droits auprès des assurances suite à un accident. Cela a duré sept ans.  Je m’y suis tenu, mois après mois, rendez-vous après rendez-vous. J’étais redevable vis à vis de l’ESP dont l’aide a été providentielle et substantielle, mais aussi vis à vis de moi-même. J’avais à cœur d’être digne de la confiance que m’avaient accordé l’ESP et…mes parents. J’ai honoré toutes mes dettes et peux me regarder dignement dans la glace.

     Je voyais au départ ces rencontres mensuelles comme un contrôle, auquel je n’avais pas d’autre choix que de me contraindre. Loin de cela, ce fut un accompagnement, un soutien bienveillant et des échanges avec un interlocuteur qui m’a respecté dans ce que j’étais et ne m’a pas jugé sur mes erreurs passées. J’ai pu reprendre confiance en moi et en la vie.

Cela a été, pour moi, une très belle leçon de vie et d’humilité. Nous pouvons tomber et, en soi, c’est la vie. En revanche, la manière que nous choisissons pour nous relever peut changer littéralement une vie. Nous faisons tous des erreurs :  mais quelles que soient leur forme et leur ampleur, savoir les reconnaître et les comprendre est nécessaire au changement de paradigme. Il me semble aujourd’hui indispensable d’en parler et de ne pas se refermer sur soi que ce soit par pudeur ou par orgueil.

   

Aujourd’hui, je suis remarié, avec Christine, qui connaît mon passé et me fait totalement confiance. Je travaille à plein temps, comme musicien intervenant et chef de chœur.

Je me suis associé avec un ami pour créer une SCI, fort de mes compétences acquises dans le domaine du bâtiment. Nous sommes propriétaires bailleurs d’une maison et d’un appartement, sur Saint Etienne, loués en collocations étudiantes. Nous sommes maintenant sur un projet d’achat d’immeuble, avec un partenaire financier prêt à nous suivre.

 Je suis également propriétaire d’une maison sur St Genest Lerpt entièrement rénovée, louée également à cinq étudiants. Je tiens à préciser que tout cela a été réalisé avec mes propres ressources (les banques me font aujourd’hui entièrement confiance).

Nous habitons avec mon épouse, dans le même tènement immobilier, une maison de 260 m2.

Je peux financer les études d’ostéopathie de ma fille aînée, particulièrement onéreuses et participer financièrement aux activités de mes deux autres filles. Elles ont chacune leur chambre et viennent chaque semaine, avec des relations saines et apaisées avec la maman.

Nous sommes dans une situation matérielle confortable. Il y a dix ans, je n’aurais même pas envisagé pouvoir redevenir propriétaire un jour. C’est une belle victoire dont je peux aujourd’hui être fier. Cela s’est fait pas à pas, avec des objectifs modestes au départ, fixés d’un commun accord avec Denis, avec un travail de reconstruction intérieure, un peu (beaucoup parfois) de patience et d’humilité.

 

Rien n’est jamais figé. Chaque acte que nous posons à ses conséquences, sans rapport avec la fatalité. Il ne tient qu’à nous de décider de ce que sera demain, pour nous-mêmes et pour les autres, par voie de conséquence.

                                                                                                                              Pierre